4 et 5ème jour d’auditions : fin de la « semaine scientifique »

  10 mars 2018

Stacey Malkan, co-directrice de l’association américaine US Right To Know (USRTK), assiste aux audiences et rapporte en direct sur https://usrtk.org/live-updates-monsanto-hearing/

08 et 09.03.2018 : La semaine scientifique se termine en Cour fédérale. Après le témoignage de cette semaine, les avocats des deux parties auront l’occasion de présenter leurs arguments au juge au cours des deux prochaines semaines. Le juge se prononcera sur la question de savoir si les témoins des demandeurs ayant donné leurs opinions scientifiques sur le lien de causalité seront autorisés à témoigner au procès.

La décision du juge se porte sur la question de savoir si les experts utilisent une méthodologie reconnue et fiable pour arriver à leurs opinions. S’il détermine que l’un ou tous les témoins ne se fient pas à ce fondement scientifique, il peut les exclure du témoignage, ce qui porterait un coup dur à l’affaire des plaignants et ferait gagner Monsanto.

Stacey Malkan rapporte : les deux derniers témoins ont comparu : le Dr Chadi Nabhan pour les plaignants (qui n’a pas pu venir jusqu’à aujourd’hui) et le Dr Lorelei Mucci pour la défense de Monsanto. Le Dr Nabhan est oncologue et directeur médical du Cardinal Health. Il compte 17 années de pratique clinique et de recherche universitaire axées sur les lymphomes. « À mon avis, le risque d’exposition au glyphosate (NHL) est suffisamment important sur le plan clinique pour que les patients en soient conscients », a déclaré le Dr Nabhan. « Le rapport du CIRC est très convaincant. Depuis 1965, le CIRC a examiné 1003 agents et constaté que 20 % d’entre eux étaient cancérigènes; 120 d’entre eux étaient classés comme cancérigènes et 81 comme probablement cancérigènes, y compris le glyphosate ».

Le Dr Nabhan n’a pas une haute opinion de l’Agricultural Health Study (AHS) qui a fait l’objet d’une grande partie des discussions d’aujourd’hui. « Il y a tellement de failles dans cette étude qu’il est impossible de tirer des conclusions », a-t-il dit.

Le Dr Lorelei Mucci est professeure agrégée d’épidémiologie à Harvard T. H. Chan School of Public Health et professeure adjoint de médecine à la Harvard Medical School. Son principal domaine de recherche et d’enseignement est l’épidémiologie du cancer.

Une grande partie du témoignage de L. Mucci portait sur l’importance de l’étude du PAPA, avec beaucoup de va-et-vient et de questions des juges sur la validité de l’auto-déclaration dans les questionnaires concernant l’exposition au glyphosate. L’opinion de Dr Mucci, d’après son examen du PAPA et de toutes les données épidémiologiques disponibles, est qu’il n’y a aucune preuve d’association positive entre l’exposition et le risque de LNH et aucune preuve d’une relation dose-réponse.

En contre-interrogatoire, le Dr Mucci a précisé que son opinion est fondée uniquement sur les données épidémiologiques et qu’elle n’a pas examiné les données toxicologiques ni les données animales.