Non-lieu pour l’épandage de pesticides près d’une école. Générations Futures intentera un recours !

  8 septembre 2017

Affaire Villeneuve de Blaye : le juge d’instruction transmet une ordonnance de non-lieu. Générations Futures entend faire un recours contre cette ordonnance devant la chambre d’instruction de la Cour d’appel de Bordeaux.

Rappel des faits. Le 5 mai 2014, 23 écoliers et leur enseignante avaient été pris de malaises et hospitalisés en urgence, suite à des pulvérisations réalisées à proximité de l’école de la commune. Une enquête avait été diligentée et une information judiciaire était en cours, dans lequel la Sepanso a porté plainte et Générations Futures s’est portée partie civile.

Audition. Après de multiples rebondissements, nos associations (Sepanso et Générations Futures) avaient finalement été entendues par le juge d’instruction de Libourne le 8 septembre 2016. L’audition de Générations Futures (en présence de Nadine Lauverjat et Maître François Lafforgue) avait permis à l’association de défendre son point de vue et d’exposer le pourquoi de son implication. Notre association était ressortie de cette audition confiante et plus déterminée que jamais.

Les suites. A la suite de ces auditions, les châteaux étaient alors mis en examen, ce qui laissait présager l’ouverture d’un procès mais voilà que ce 4 septembre 2017 une ordonnance de non-lieu émanant du juge d’instruction nous était transmise par le biais de notre avocat Maître Lafforgue.

La justification de ce non-lieu pour le juge ? Bien que les relevés météos révélaient des vents conséquents ce jour là dans le Blayais, le juge indique dans son ordonnance qu’il n’est pas possible d’en tenir compte au motif que… il n’y avait pas de station météo dans la commune de Villeneuve de Blaye ! Il serait surement très pertinent de demander désormais aux directeurs-trices d’écoles d’investir dans des anémomètres placés dans les cours pour qu’un jour cet article 2 de l’arrêté du 12 septembre 2006 (devenu celui du 4 mai 2017) puisse se voir appliquer!

De même, alors que le juge fait référence à des épandages litigieux dont l’odeur atypique a été sentie par de nombreux témoins, il indique que cette odeur peut être le fait d’autre chose. De quoi ? mystère ! De même, si les symptômes ressentis présentent des similitudes avec les risques liés à l’usage de ces produits épandus, ces symptômes ne relèvent pas une adéquation parfaite et n’excluent pas que leur cause puisse résider dans un autre événement. Vous lisez bien ! les enfants ont fait des malaises d’un coup, alors même que les tracteurs passaient et épandaient leur produit mais ces malaises sont dus à autre chose ! quoi ? mystère !

« Tout ça semble bien mystérieux en tout cas, mais pas pour Générations Futures et pour celles et ceux qui vivent à proximité de zones cultivées de manière intensive ou qui travaillent à proximité de pesticides de synthèse. Cette odeur caractéristique, ces nausées, ces maux de tête etc. sont leur lot quasi quotidien en période d’épandage. » déclare Nadine Lauverjat, coordinatrice de Générations Futures. « Générations Futures, par la voix de son avocat Maître Lafforgue, a donc décidé de former un recours contre cette ordonnance. Cette affaire regrettable, suivie par d’autres, doit confirmer l’impérieuse nécessité de protéger les groupes vulnérables, tout particulièrement les personnes pouvant être exposées à ces toxiques de manière indirectes (riverains, promeneurs, salariés agricoles etc.) notamment en retirant au plus vite du marché les molécules dangereuses et dans l’attente de ces retraits, en mettant en place de zones sans traitements nocifs à proximité des lieux de vie. » conclut-elle.